Les définitions suivantes ne sont pas exhaustives, mais sont le résultat de l’engagement de longue date et en constante évolution de BDB sur les questions de discrimination et de rassisme.

QU’EST-CE QUE LA DISCRIMINATION?

La discrimination est le traitement défavorable et d’exclusion de groupes et d’individus en raison de leur appartenance à un groupe – ou en raison de la supposition qu’ils appartiennent à ce groupe. Ce désavantage ou ce traitement d’exclusion peut se traduire par un refus d’accès à certains lieux, tels que les discothèques ou les salles de sport, à des postes de travail ou à des logements.

Comment la discrimination se manifeste-t-elle?

La discrimination peut prendre différentes formes, comme par exemples des déclarations personnelles ou lorsque certains groupes ont moins accès que d’autres aux biens sociaux ou culturels. Elle peut prendre la forme d’images d’exclusion et de  stéréotypes véhiculées par les médias ou l’éducation. La discrimination se produit également lorsque les intérêts d’un groupe particulier ne sont pas pris en compte en politique ou lorsque les personnes de leur propre groupe ne sont pas représentées en politique. Les personnes discriminées ont donc un accès plus difficile à la vie sociale et aux biens et ressources nécessaires à celle-ci. Il existe différentes catégories sociales sur la base desquelles une personne peut être discriminée : la couleur de la peau, l’ethnicité ou l’origine, le sexe, l’identité sexuelle ou sur la base d’un handicap ou d’une déficience physique ou mentale. Il est également possible qu’une personne soit affectée par plus d’une forme de désavantages en même temps, par exemple une discrimination raciale et sexuelle. C’est ce qu’on appelle la discrimination multiforme. Lorsque nous voulons attirer l’attention sur l’interaction de différentes formes de désavantages et sur les conséquences qui en découlent, nous parlons d' »intersectionnalité ».

Il existe différentes manifestations de la discrimination

  • la discrimination structurelle de l’État par le biais de lois et de règlements
  • la discrimination de l’État institutionnel dans la vie quotidienne, par exemple dans les rapports avec les autorités
  • la discrimination institutionnelle non gouvernementale, par exemple sur le marché du logement et du travail ou au niveau de l’accès aux services et aux biens
  • la discrimination culturelle, par exemple dans les médias, les livres, etc.
  • La discrimination personnelle, individuelle dans les interactions interpersonnelles quotidiennes, par exemple sous la forme d’un sexisme quotidien, de déclarations homophobes ou d’attaques et d’agressions racistes.

COMMENT LA DISCRIMINATION EST-ELLE DÉFINIE DANS LA LOI GÉNÉRALE SUR L’ÉGALITÉ DE TRAITEMENT?

Dans la loi générale sur l’égalité de traitement (AGG) en Allemagne, il existe une définition spécifique de la discrimination qui n’est pas exhaustive, mais qui vise à fournir une protection contre la discrimination de certains groupes. L’AGG offre une protection contre la discrimination dans le secteur privé, c’est-à-dire par exemple la discrimination sur le marché du travail, lors de la recherche d’un logement ou lors des achats dans un magasin. La discrimination dans l’interaction avec les institutions publiques ne peut être sanctionnée avec l’aide de l’AGG que s’il s’agit d’une discrimination dans la relation employé-employeur.

Selon l’AGG, la discrimination est définie comme suit :

La discrimination est définie comme le fait de désavantager des personnes sur la base de caractéristiques spécifiques à un groupe, telles que la couleur de la peau et l’origine ethnique, le sexe, la religion, la vision du monde, le handicap, l’âge ou l’identité sexuelle. La discrimination se manifeste par des déclarations, des actions, des règlements et des structures institutionnelles. La discrimination résulte d’un traitement inégal ou d’un traitement égal sans tenir compte des différentes conditions préalables à l’égalité des effets, des réglementations ou des actions (par exemple, les femmes sont plus susceptibles d’être affectées si une entreprise ne licencie que les travailleurs à temps partiel).

Lien vers l’AGG

Lien vers le guideAGGacisme, tant en théoriequ’enpratique.

Protection contre la discrimination par les institutions publiques

En juin 2020, la loi sur la lutte contre la discrimination dans l´Etat fédéral de Berlin, dénommée LADG est entrée en vigueur à Berlin.

Les organisations de lutte contre la discrimination dans toute l’Allemagne soulignent depuis des décennies que les lois existantes ne protègent pas suffisamment les personnes lorsqu’elles sont victimes de discrimination de la part des agents de l´administration publique et agences de l’État à Berlin. Ces cas représentent environ la moitié des plaintes reçues par notre Organisation à but non lucratif: BDB e. V. La nouvelle loi offre une plus grande protection contre la discrimination par les autorités et les institutions au niveau de l’État, par exemple la police ou les agents des différentes mairies de l´Etat fédéral d eBerlin ou dans les écoles, ou les universités (malheureusement, cette loi ne s’applique pas si les autorités sont organisées dans le cadre d´une  coopération au niveau de l’État et au niveau fédéral, (par exemple  les discriminations dans les centres de recherche de l’emploi, appelé Jobcenter). Afin de soutenir la dénonciation et la clarification des cas de discrimination par les autorités publiques, un bureau du médiateur de l’État a été créé. Celle-ci soutient et conseille gratuitement les personnes concernées pour faire valoir leurs droits.

En outre, la loi LADG offre de nombreuses améliorations par rapport à la loi AGG :

  • Un élargissement des motifs de discrimination reconnus (nationalité, maladie chronique et statut social).
  • Remplacement du terme « race » par un terme beaucoup plus sensible et aussi plus précis: « attribution raciale ».
  • Extension du délai de dépôt des demandes de dommages et intérêts : de 2 mois à 1 an
  • Une action de l’association de lutte contre les discriminations (malheureusement sans soutien financier pour cela)
  • Règle de présomption au lieu de la difficile charge de la preuve pour les personnes concernées
  • La prévention doit être favorisée par la promotion explicite d’une culture de la diversité et du respect tout comme de la considération des usagers dans l’administration publique.

RACISME: un problème pour la société dans son ensemble

En Allemagne, le racisme est encore souvent considéré comme un problème marginal des auteurs d’actes de violence d’extrême droite. Cependant, le racisme quotidien, apparemment inoffensif mais beaucoup plus fréquent de la part des « gens normaux », est une expérience beaucoup plus marquante et douloureuse dans la vie de la plupart des personnes concernées. Ce type de racisme est un phénomène quotidien qui se produit dans tous les secteurs de la société et qui n’est pas toujours intentionnel ou malveillant.

Pourquoi le racisme quotidien est-il si dangereux?

Les structures et les actions du racisme quotidien façonnent les idées de la société selon lesquelles certains groupes doivent être considérés comme « différents » et non conformes à la “norme”, voire comme « non normaux », non dignes de confiance ou dangereux. Ces attributions racistes s’inscrivent dans une longue tradition historique et se retrouvent donc à tous les niveaux et dans toutes les institutions de la société : dans les médias, dans le matériel pédagogique, dans les lois et aussi dans les autorités publiques. La large tolérance du racisme quotidien au sein de la société permet de justifier des cas plus extrêmes d’intimidation et de violence à caractère racial. C’est pour quoi il est important de ne pas se concentrer uniquement sur les cas extrêmes de radicalisme d’extrêmedroite, mais aussi d’exposer les structures du racisme quotidien et de sensibiliser et d’éduquer de manière préventive les Blancs à ce sujet.