Berlin, 28 janvier 2021

BDB e.V. salue l’amendement de la loi sur la participation et l’intégration comme un pas supplémentaire vers le démantèlement des barrières structurelles à la discrimination dans les autorités et bureaux publics! Cela a également d’autres conséquences: Dans le cadre de notre travail de conseil et de formation, nous constatons que les employeurs du secteur privé regardent de très près ce qui est donné en exemple comme norme anti-discrimination dans les bureaux publics et se mesurent à cette norme.

En particulier, le nouvel accent mis sur les objectifs et les principes constitue un changement important. Le nouveauprojet de loi se concentre spécifiquement sur la participation des personnes ayant un passé migratoire, alors que la loi existante mettait principalement l’accent sur l’aspect de l’intégration. Avec cette nouvelle orientation, la loi s’éloigne d’une vision déficitaire des personne sayant un passé migratoire et devant être intégrées dans une société allemande qui n’est pas définie plus précisément. Au lieu de cela, elle adopte désormais une approche d’opportunité équitable et de distribution des ressources qui peut traiter de manière plus appropriée les obstacles à la participation sociale. Cette approche de la participation se traduit, entre autres, par l’ancrage juridique de la coopération substantielle avec les organisations de personnes issues de l’immigration et ayant subi du racisme, qui constitue l’une des spécifications de travail du commissaire chargé de la participation de la communauté des Migrants. Cela renforce la pratique existante et reconnaît l’expertise de ces organisations dans l’élaboration des mesures qui les concernent.

La formulation concrète de mesures nécessaires axées sur la diversité dans le service public, dont la mise en œuvre incombe aux supérieurs et à la direction des institutions, est également la bienvenue. Le fait que la ténacité des obstacles à la discrimination structurelle ne puisse être surmontée avec les objectifs formulés de manière très vague dans la loi précédente est illustré par le fait qu’après 10 ans, la proportion de personnes issues de l’immigration dans la fonction publique est toujours d’environ 12 %, alors que leur proportion dans la population est de 35 %. La désignation de ces mesures sert d’une part de guide et d’autre part de liste d’indicateurs permettant de vérifier la mise en œuvre concrète et la réalisation des objectifs. Dans des efforts similaires liés à l’égalité des femmes, on constate qu’un véritable changement ne peut être obtenu qu’avec des mesures plus concrètes, comme un quota.

L’étape suivante consisterait à rendre ces mesures de service public applicables non seulement aux personnes  dites issues de l’immigration, mais aussi aux nombreuses personnes dont les ancêtres vivent en Allemagne depuis des générations mais qui sont encore victimes de racisme.

« Depuis plusieurs décennies, les organisations de migrants à Berlin réclament une inclusion socialement juste dans toutes les sphères politiques du paysage berlinois », explique SacksStuurman, consultant en matière de lutte contre la discrimination et cofondateur. « Tout pas dans cette direction doit être salué ».

Berlin, 12 juin 2020

L’association Bund für Antidiskriminierungs- und Bildungsarbeit in der BRD e.V. (BDB e.V.)[1] se félicite de la motion du groupe parlementaire des Verts et du soutien du SPD, du FDP et de Linke visant à supprimer le terme « race » de la Loi fondamentale! Non seulement l’utilisation de ce terme comme s’il s’agissait d’un fait scientifique est tout simplement fausse. Au contraire, son utilisation dans la Loi fondamentale et dans de nombreuses autres lois, tant au niveau des États qu’au niveau fédéral, est une imposition aux personnes concernées qui doivent s’identifier à elle afin d’exercer leurs droits.

Et maintenant? Comment renoncer à l’utilisation de ce terme sans perdre de vue le problem spécifique du « racisme »? Nous, membres du BDB e.V., plaidons pour l’adoption du terme « attribution raciste », qui est déjà intégré dans la nouvelle loi anti-discrimination du Land de Berlin.

Ce terme a été choisi après de nombreuses  consultations avec différents acteurs de la société civile, avec des communautés touchées par le racisme et des experts dans le domaine de l’an-tiracisme et de l’an-tidiscrimination.

L’expression « attribution raciale » présente l’avantage de nepas fonctionner comme un simple euphémisme pour le terme « race ». Alors que des termes tels que « ethnicité » ou « origine ethnique » sont encore souvent interprétés comme quelquechose d’immuable, lié aux « gènes » ou au « sang » des personnes, le terme « attribution raciale » se distancie activement de cette compréhension. En utilisant ce terme, la discrimination raciale est marquée pour ce qu’elle est : une discrimination fondée sur une caractéristique attribuée.

Dans le même temps, il serait problématique de supprimer le terme « race » sans le remplacer et de ne parler que de « diversité dans l’unité », car ils’agit de protéger les droits fondamentaux de tous les individus. C’est-à-dire qu’il s’agit de protéger tout le monde contre la discrimination. Contrairement au terme « préjugé », qui peut être appliqué à toutes les préférences, la discrimination n’est pas arbitraire. Elle est construite sur des catégories qui se sont historiquement développées et entremêlées dans des structures idéologiques, juridiques, institutionnelles et sociales. Les catégorisations selon ces caractéristiques assurent, d’une part, le traitement préférentiel de certains groupes de personnes et, d’autre part, le désavantage, l’humiliation, l’exclusion, l’exploitation et l’oppression d’autres groupes de personnes.

Les catégories pertinentes pour la discrimination ont été nommées dans la Loi fondamentale parce que les droits fondamentaux des personnes appartenant à ces catégories ont été historiquement remis en question à plusieurs reprises. Les catégories spécifiques doivent continuer à être nommées, mais avec respect, d’une manière scientifiquement appropriée, et non sans un examen critique des termes utilisés. De cette manière, les conditions discriminatoires peuvent être perçues et continuer à être combattues de manière ciblée. Alors, s’il vous plaît, nommez le phénomène, mais qualifiez-le de construction : « attribution raciste ».

Berlin, 10 juin 2020

DITES VOTRE NOM :L’Allemagne a aussi ses propres cas de violence policière qui se terminent fatalement. Ici, nous nous souvenons à nouveau de certaines de ces personnes :

CHRISTY OMORONDION-SWUNDECK.

Une femme noire abattue par une policière – In Memoriam. Christy Omorodion-Schwundeck (6/1/1971-5/19/2011).

https://www.lonam.de/schwarze-frau-von-einer-polizistin-niedergeschossen-in-memoriam-christy-omorodion-schwundeck-1-6-1971-19-5-2011/

https://blog.derbraunemob.info/2011/05/24/pressemitteilung-erschiesung-anscheinend-unproblematisch-ruge-der-medienberichterstattung-uber-tod-im-jobcenter-frankfurt/ du 24 mai 2011).

N’DEYE MAREAME SARR

Déclaration sur le meurtreraciste de N’deyeMareame SARR par la policeallemande à Aschaffenburg (Bavière) le samedi 14 juillet 2001.

http://www.antifa-frankfurt.org/Nachrichten/Mareame-Sarr.html

Collection de photos http://www.umbruch-bildarchiv.de/bildarchiv/ereignis/080901ndeyemareamesarr.html des actions de protestation

0 ans et aucunoubli :Commémoration de MareameNdeyeSarr https://blog.derbraunemob.info/2011/07/13/10-jahre-und-kein-vergessengedenken-an/

OURY JALLOH

La mort d’OuryJalloh en 2005 à Dessau (le « meurtrestructurel » d’OuryJallohdansl’analyse du processus https://blog.derbraunemob.info/2010/06/18/prozessanalyse-ueber-fall-oury-jalloh-struktureller-mord/) montre bien que la violence policière disproportionnée et à motivation raciale à l’encontre des personnes de couleur ne peut être reléguée à la marginalité des « cas individuels regrettables »,

https://initiativeouryjalloh.wordpress.com/

https://www.hrr-strafrecht.de/hrr/archiv/17-04/index.php?sz=8

SLIEMAN HAMADES

la mort de Slieman Hamades lors d’une « action » de la police et des ambulances à Berlin en 2002 (voirl’article de la campagne pour les victimes de la violence policière raciale KOP http://kop-berlin.de/de/2011/06/todliche-polizeigewalt-aufklarung-unerwunscht/ ).

http://no-racism.net/article/3797/

Berlin, 4 juin 2020

Le Bund für Antidiskriminierungs- und Bildungsarbeit in der BRD e.V. se félicite de l’adoption de la nouvelle loi anti-discrimination de Berlin (LADG)! Ainsi, les victimes de discrimination bénéficient enfin d’une protection juridique plus élevée lorsqu’elles ont affaire au système administratif central au niveau de l’État, y compris les écoles et les bureaux des citoyens! La LADG contient de nombreuses améliorations significatives, notamment par rapport à la loi générale sur l’égalité de traitement (LGE), par exemples:

  • Le champ d’application a été étendu, comme déjà énuméré ci-dessus, à de nombreux domaines administratifs de la vie quotidienne: écoles, universités, bureaux des citoyens, police, personnel de sécurité mandaté, etc.
  • L’éventail des motifs de discrimination reconnus a été étendu à la nationalité, aux maladies chroniques et au statut social.
  • Le terme « race » a enfin été remplacé par le terme plus sensible et également approprié “d’attribution raciale”.
  • Le délai de dépôt des demandes de dommages et intérêts est plus raisonnable que dans l’AGG : le dépôt est désormais possible jusqu’à 1 an (aulieu de 2 mois) après que la personne affectée en a eu connaissance.
  • Une action juridique des associations contre la discrimination est prévue. Les personnes concernées ne doivent plus emprunter elles-mêmes le chemin long et coûteux d’un procès, qui peut désormais être pris en charge par les associations et les fédérations.
  • Il existe une règle de présomption aulieu de laisser la difficile charge de la preuve aux seules personnes concernées. Cela signifie qu’après que la personne concernée a démontré que la discrimination est « extrêmement probable », la partie accusée doit prouver qu’elle n’a pas fait de discrimination. Cela signifie un allègement de la charge de la preuve en faveur des personnes concernées. Il s’agit d’une répartitioné quitable de la charge de la preuve, car les institutions et les organisation ont de toute façon souvent un meilleur accès aux connaissances sur leurs structures afin d’établir les preuves des cas de discrimination. Le cas échéant, cette approche offre également la possibilité d’améliorer les structures institutionnelles et organisationnelles en ce qui concerne les risques de discrimination. La prévention devrait être favorisée par la promotion explicite d’une culture de la diversité et de l’appréciation dans l’administration.

Nous estimons qu’il est important que les points suivants soient pris en compte dans la future mise en œuvre de la LADG:

  • Nous sommes très heureux de la possibilité d’une action représentative! Malheureusement, cette possibilité ne reste le plus souvent que « théorique » tant qu’aucun soutien financier n’est apporté. Les petits clubs et associations n’ont généralement pas de fonds ou des fonds insuffisants pour couvrir les frais d’avocat et de justice. Le soutien financier doit être assuré, car sinon il n’y a de facto aucune possibilité pour la plupart des associations de faire usage de l’action associative.
  • D’après notre expérience, les établissements d’enseignement parrainés par les pouvoirs publics sont régulièrement des lieux où les gens sont victimes de discrimination. Les autorités publiques devraient être obligées de prendre des mesures dès qu’elles sont informées par les personnes concernées ou les organisations de lutte contre la discrimination de l’existence d’une discrimination dans les organisations et les entreprises qu’elles parrainent. À moins que les organizations financées ne prennent des mesures correctives opportunes en rapport avec l’affaire, elles ne devraient également plus recevoir de financement public.
  • Malheureusement, d’autres lois, tant au niveau des États qu’au niveau fédéral, utilisent encore le terme « race » comme s’il ne s’agissait pas d’une construction mais d’un fait scientifique. Il est inadmissible que les personnes concernées doivent s’identifier à elle pour pouvoir exercer leurs droits. Un changement de terminologie dans les lois relatives aux différents domaines serait le bienvenu dans le contexte de la promotion d’une « culture de valorisation de la diversité ».
  • 15(1) stipule que le bureau du Médiateur « coopère avec les organes responsables des caractéristiques pertinentes au sein de l’administration ». Pour une mise en œuvre efficace et durable de ce travail, qui rend également justice à la partie concernée et à ses besoins (également émotionnels), il est également important de coopérer avec les organes consultatifs de l’administration (par exemple, le Conseil consultatif d’État pour l’intégration et la migration), avec la société civile et avec les bureaux indépendants de lutte contre la discrimination. Nous attendons avec impatience les discussions avec le nouveau bureau du médiateur afin de clarifier comment cette cooperation peut être façonnée efficacement!
  • Malheureusement, la LADG ne protège pas contre les actions discriminatoires des bureaux organisés par la coopération au niveau des États et de la Confédération. Dans le même temps, la loi générale sur l’égalité de traitement (AGG) ne prévoit pas non plus de protection contre la discrimination dans la mesure où elle a lieu dans des organes administratifs organisés au niveau fédéral. Cela signifie que les personnes qui travaillent dans de nombreux secteurs de l’administration publique liés à la vie quotidienne ne sont toujours pas protégées, par exemple dans l’agence pourl’emploi. Cela doit être compensé par une modification de l’AGG! Nous serions très heureux du soutien des États fédéraux!

Nous nous réjouissons d’une coopération productive dans le cadre de cette loi qui fait autorité!

Berlin, 25 octobre 2019

Dans notre travail quotidien avec les personnes victimes de discrimination, nous constatons souvent que les affaires de discrimination ne parviennent pasaux institutions de l’État de droit ou qu’elles ne permettent pas (ne peuvent pas) d’obtenir réparation. Nous accueillons donc favorablement le projet de législation pour une loi anti-discrimination dans l´Etat fédéral de Berlin (LADG). Dans sa forme actuelle, nous considérons qu’il est adapté pour lutter plus efficacement contre les discriminations, quiont lieu dans tous les domaines de la vie et également dans les administrations publiques.

Nous considérons que les règlements sur la facilitation de la preuve, la capacité juridique et l’action collective sont particulièrement importants. Dans notre travail quotidien de conseil, nous savons combien il est difficile d’agir contre la discrimination. Les possibilités non juridiques sont fructueuses dans certains cas, mais dans de nombreux cas, le point de vue des personnes discriminées se heurte à un désintérêt, voire à des représailles subtiles ououvertes. Il est rare qu’il y ait une ouverture pour aborder et apprendre de l’expérience de la personne. Le recours juridique n’est une option pour la plupart des victimes que lorsque les tentatives non juridiques échouent ou ne promettent pas de succès. Cependant, par manque de preuves ou en raison d’exigences légales strictes, elle est classée dans la plupart des cas qui nous parviennent. Dans d’autres cas, les personnes concernées décident de ne pas engager d’action en justice en raison de la charge émotionnelle et financière élevée que représente une procédure judiciaire et de l' »éloignement » des institutions judiciaires. C’est là qu’interviennent les règlements susmentionnés. La facilitation des preuves et les possibilités de participation des associations sont également prescrites par le droit européen contre la discrimination raciale dans le domaine de l’éducation.

Une autre étape importante du projet est l’introduction du motif de discrimination qu’est le statut social. Cette catégorie de discrimination, si importante dans la pratique et dansl’opinion publique, sera pour la première fois explicitement protégée par la loi.

« Le projet de LADG est une initiative cohérente dans un système juridique qui cherche à compenser les inégalités de pouvoir existantes et à permettre à tous de s’épanouir », déclare Kerstin Kühn, responsable du réseau anti-discrimination de la TBB à Berlin. « Dans le même temps, nous soulignons que nos capacités limitées en tant qu’associations nécessiteront une sélection minutieuse des affaires qui pourront être portées devant les tribunaux. »

« Avec l’allègement de la charge de la preuve et les possibilités offertes aux associations de décharger les personnes concernées des procédures judiciaires, le problème de la discrimination pourra être davantage entendu devant les tribunaux à l’avenir », ajoute Céline Barry, responsable du centre de conseil Each One Teach One de EOTO e.V..

« Pour que les interdictions de discrimination aient réellement un effet et pour que les employés de l’administration aient confiance en eux pour agir, des formations détaillées sont indispensables », déclare Zeynep Cetin, chef de projet du réseau contre la discrimination et l’islamophobie chez Inssane.V..

Contact: Kerstin Kühn, ADNB du TBB, 030/61305328; Zeynep Cetin, Réseau contre la discrimination et l’islamophobie à Inssane.V., 030/20619639.

Communiqué de presse en pdf : 20191025 PM LADG Alliance

Associations participantes/acteurs de la luttecontre les discriminations*:

Amor Foro e.V.

Point de contact pour la protection contre la discrimination dans les écoles (ADAS)

Réseau anti-discrimination Berlin de la TBB

Association anti-discrimination Allemagne e.V.

BeNeDiSK – Réseau berlinois contre la discrimination dans les écoles et les crèches

Bureau pour la mise en œuvre de l’égalité de traitemente.V.

Each One Teach One e.V.

KiDs – Protéger les enfants contre les discriminations / Fachstelle Kinderwelten / ISTA

Conseil des migrations de Berlin-Brandebourg e.V.

Réseau contre les discriminations et l’islamophobie / Inssane.V.

Fédération turque de Berlin-Brandebourg e.V.

Berlin, 23 septembre 2019

BDB e.V. a été fondée en 1996 en tant qu’organisation de lutte contre la discrimination, en particulier le racisme. Nous offrons des conseils en matière de lutte contre la discrimination et continuons à être actifs dans le domaine de l’éducation (prévention et autonomisation), des relations publiques, et des connections en réseaux et du lobbying. Depuis sa création, BDB e.V. a également mené un travail de sensibilisation auprès de la police et d’autres agences de sécurité, entre autres.

Outre les autres causes de décès en détention publique (naturelles, médicales, suicides, etc.), les cas de décès de personnes issues de l’immigration et de personnes noires restent souvent inexpliqués. Cela met en évidence un problème structurel dans le système de sécurité de l’État. Ces personnes sont souvent soupçonnées en raison de leur « couleur de peau » ou de leur origine nationale ou ethnique (attribuée) et non en raison d’une cause spécifique. Par conséquent, ce groupe est touché de manière disproportionnée par la violence en détention. Nous demandons une détabouisation de cette question ainsi qu’une sensibilisation évidente pour chacun de ces cas.

Nous pensons que le risque est très élevé que des personnes soient traitées de manière disproportionnée et même que leur vie soit mise en danger sur la base d’images socialisées non réfléchies.

Non seulement dans la société en général, mais aussi au niveau officiel, il faut un espace pour réfléchir à ces images et à la manière de les traiter, et pour trouver des solutions structurelles sur la manière de prévenir et de résoudre ces cas de manière systématique, équitable et professionnelle.

C’est pourquoi BDB e.V. participe activement à la campagne « Mort en détention »!

Appel de la campagne « Death in Custody »:

Décès en garde à vue Appel

Personne de contact pour la campagne « Death in Custody »: BiplabBasu | Campagnepour les victimes du racisme

Violence policière (KOP) | info@kop-berlin.de | 0179 544 17 90

Berlin, 30 août 2019

Certaines associations de policiers ont émis des critiques sur la première lecture du projet de loi nationale contre la discrimination. Nous considérons cette critique comme injustifiée et dangereuse. Il est impératif que les déclarations erronées soient corrigées afin d’éviter un sentiment désastreux contre les protections anti-discrimination.

En tant qu’organisations qui conseillent et soutiennent les personnes touchées par la discrimination et la violence racistes, nous sommes conscients de la nécessité de réglementations légales contre la discrimination et saluonsdonc en principe l’introduction d’une loi nationale contre la discrimination.

Berlin est le tout premier État fédéral à remplir ses obligations en matière de mise en œuvre des directives européennes sur la protection contre la discrimination, comblant ainsi les lacunes existantes en matière de protection juridique. Ce faisant, Berlin se montre à la hauteur de son rôle de pionnier dans l’élaboration d’une politique active de lutte contre les discriminations.

Contrairement à ce qu’affirment les indépendants de la police, le projet de loi ne prévoit pas un renversement de la charge de la preuve, mais un allègement de celle-ci. Il est donc faux que la simple allégation de discrimination suffise à faire peser sur les policiers la charge de la preuve qu’ils n’ont pas fait de discrimination. Il ne peut être question ici d’un soupçon général. De même, les déclarations selon lesquelles la présomption d’innocence – un principe pertinent en droit pénal – serait mise à mal ou que l’intention de discriminer est une condition préalable à un incident de discrimination sont erronées et témoignent d’un manque de compréhension de la loi. Il en va de même pour la conclusion selon laquelle la police ne fait pas de discrimination parce qu’elle est liée par la loi, la justice et la proportionnalité.

La discrimination est une réalité sociale et n’exclut aucun domaine de la vie. La loi générale sur l’égalité de traitement offre une protection juridique  contre la discrimination dans les domaines de l’emploi et des services. Le LADG protégera la zone d’action du gouvernement.

« C’est important car la discrimination a également lieu dans l’administration, les écoles et la police. En tant que centres de conseil, nous connaissons des cas de profilage racial, d’audition discriminatoire de témoins, de prise de procès-verbaux et de preuves, de sévérité disproportionnée et même de violence à l’encontre de personnes de couleur. Jusqu’àprésent, il a été très difficile pour les personnes concernées d’agir contre cela et leurs cas restent invisibles », déclare Céline Barry du centre de conseil EachOne Teach One (EOTO e.V.). « L’attitude défensive des associations de policiers se fait au détriment des personnes concernées. En tant que société, nous devons commencer à parler de la discrimination honnêtement et courageusement. »

Ces réactions montrent clairement que l’introduction de la loi doit être accompagnée de mesures de sensibilisation et de formation dans l’administration afin de clarifier et d’éliminer les incertitudes.

Signataires :AntidiskriminierungsverbandDeutschland, EachOneTeachOnee.V., Initiative Schwarze Menschen in Deutschland, Inssan e.V., Campaign for theVictims of Racist Police Violence, KiDs/FachstelleKinderwelten, Migrationsrat Berlin, NARUD e.V., Reach Out Berlin, BDB e.V..

Contact: BiplabBasu (ReachOut) : 0179 544 17 90, info@kop-berlin.de.

Céline Barry, (Each One, EOTO e.V.) : 030 98 32 41 77, celine.barry@eoto-archiv.de

21.08.2019

Paul Linke a écrit un commentaire perspicace dans le Berliner Zeitung sur la réaction du conseil d’honneur du FC Schalke04 aux remarques désobligeantes de Clemens Tönnies sur l’Afrique et les Africains*. La BDB e.V. prend ici position sur la distinction bidon faite par le conseil d’honneur de la S04 dans son évaluation: Il s’agissait de déclarations discriminatoires, mais pas racistes.

Dans un souci de clarification, nous tenons à souligner que la distinction entre racisme et discrimination déclarée par le Conseil d’honneur n’existe pas dans ce cas – car les propos de Tönnies étaient clairement une discrimination raciste. La discrimination est, après tout, le terme générique qui désigne les diverses formes de dévalorisation des personnes sur la base de différentes caractéristiques attribuées. Et le racisme est l’idéologie et la structure qui se sont développées depuis le début de la colonisation, selon lesquelles certains  groupes sont intrinsèquement différents et inférieurs sur la base de tellescaractéristiques. Les déclarations de Tönnies représentent une forme de discrimination – à savoir le racisme.

Le président du conseil de surveillance du FC Schalke 04 s’en remet à de vieux stéréotypes racistes et sexualisés sur les Africains, à savoir qu’ils ne se reproduisent que de manière animale aulieu de penser et qu’ils seraient donc moins humains que les Européens. De cette manière, Tönnies reproduit clairement les images que les Européens diffusent sur l’Afrique depuis des siècles – dans le but de justifier la poursuite de l’influence européenne sur le sort des populations et des ressources du continent.

Tönnies inscrit ces images dans un discours actuel sur la responsabilité de la protection du climat en rendant tous les Africains responsables de la déforestation sur le continent africain. Il ne s’agit pas seulement d’une généralisation grossière sans aucune base statistique. Il reproduit également l’idée paternaliste selon laquelle, sans l’aide des Européens, les habitants de l’Afrique ne feraient que se détruire eux-mêmes et détruire leur environnement, raison pour laquelle l’Allemagne doit intervenir pour les « sauver ». Linke démonte l’absurdité de cette affirmation non seulement en soulignant la responsabilité considérable de l’Allemagne dans cette déforestation (le Congo est l’un des principaux fournisseurs de bois de l’Allemagne), mais aussi en précisant que l’Allemagne, en tant que pays unique, émet beaucoup plus de CO2 que l’ensemble du continent africain.

Hans Sarpei, ancien professionnel de Schalke, résume le problème central du débat aulendemain de l’incident : « De vieux hommes blancs décident de ce qu’est le racisme. » Entretemps, Tönnies a présentéses excuses – aux supporters du FC Schalke04. Il est évident qu’il ne considère pas nécessaire de présenter des excuses aux personnes qu’il a dévalorisées.

Nous attendons avec impatience la décision de la commission d’éthique de la DFB et espérons que, contrairement au discours public, son verdict inclura le point de vue de ceux auprès desquels Tönnies estime ne pas avoir à s’excuser. Un petit conseil : le Conseil central de la Communauté africaine en Allemagne, ou l’ISD en tant que représentation des Noirs en Allemagne, serait une bonne adresse.

https://www.berliner-zeitung.de/politik/meinung/kommentar-zur-toennies-entscheidung-schalke-hat-dem-gesamten-profifussball-geschadet-32977284

https://www.gq-magazin.de/entertainment/artikel/hans-sarpei-zur-causa-toennies-wo-faengt-rassismus-an?utm_source=facebook_organic&utm_medium=social&utm_campaign=organic_post

Berlin, 25 juin 2019

Chère Madame Beerheide,

Cher personnel du bureau de la Fédération des femmes journalistes!

La Fédération pour la lutte contre la discrimination et le travail éducatif en République fédérale d’Allemagne (BDB) e.V. poursuit depuis 1996 l’objectif de surmonter l’exclusion et la discrimination des soi-disant « minorités ». L’accent est mis sur le travail contre le racisme. Par la présente, nous prenons position sur la remise prévue du certificat Hedwig Dohm à la dessinatrice Franziska Becker, samedi prochain, 29.06.2019.

En mémoire de la militante des droits de la femme Hedwig Dohm, l’Association des femmes journalistes récompense chaque année depuis 1991 des collègues pour l’ensemble de leur travail. Nous pensons que ce prix doit être en accord avec les valeurs de l’Association des femmes journalistes. D’après votre site web, il s’agit notamment d’un engagement envers « le journalisme de qualité, les droits de l’homme et les droits des femmes ». Il ne devrait y avoir aucun doute que cela inclut les droits de toutes les femmes*. Nous supposons que vous partagez ce point de vue ; par exemple, dans votre projet bravé, vous vous préoccupez de soutenir les femmes journalistes dans le monde arabe islamique. Nous ne comprenons pas comment, dans ce contexte, vous avez pu choisir Mme Becker, dont les caricatures reproduisent le racisme anti-musulman.

Nous ne considérons donc pas Mme Becker comme une candidate appropriée pour cet honneur. Nous nous félicitons de votre volonté de discuter des critiques que vous avez reçues et vous invitons à reconsidérer votre décision.

Hedwig Dohm est connue pour sa déclaration : « Les droits de l’homme n’ont pas de sexe ». En outre, nous tenons à souligner que les droits de l’homme ne sont pas liés à l’origine, à la religion, à l’apparence ou à d’autres caractéristiques.

Berlin, 16 juillet 2019

Cher Monsieur ou Madame,

Nous, à BDB e.V. (Bund für Antidiskriminierungs- und Bildungsarbeit in der BRD) proposons depuis 1996 des conseils, des formations/ateliers et du lobbying dans le domaine de l’anti-discrimination.

Nous nous tournons vers vous pour prendre position sur votre campagne publicitaire actuelle. La raison en est notamment le slogan publicitaire « Holma, lassma, tuma? Nos stagiaires ont toujours de vrais noms ». Un employé de BDB e.V. a remarqué l’affiche correspondante le 17 juin 2019 à la station de tramway S+U Pankow à Berlin. Elle vit en Allemagne depuis 22 ans et maîtrise bien la langue allemande. Sa première impulsion a été la suivante :Qu’est-ce que la Bundeswehr a contre les gens qui ont des noms à consonance étrangère ? À qui la Bundeswehr s’adresse-t-elle avec cette publicité – qui veut-elle recruter, qui veut-elle exclure, et quelle est la culture organisationnelle qu’elle veut cultiver si publiquement?

Un autre employé a interprété l’annonce comme elle est probablement destinée à l’être :dans la Bundeswehr, les stagiaires sontappelés par leur nom, ils ne sont pas des numéros et on ne leur donne pas d’ordres en leur disant « Prends ça », « Laisse ça » et « Fais ça ».

Nous décrivons cette situation pour illustrer comment différentes interprétations peuvent se révéler en fonction du positionnement et de l’expérienced’unepersonne. Nous attirons également votre attention sur l’effet d’exclusion de cette campagne : Les personnes qui ne sont pas familiarisées avec la langue familière allemande ou son orthographe, par exemple en raison d’une histoire de migration, pourraient comprendre cette publicité comme dévalorisant certains noms et excluant les personnes portant des noms allemands non traditionnels. En outre, Lassma, Holma et Tuma sont également des noms réels.

Une autre affiche de la campagne publicitaire actuelle de la Bundeswehr a déjà suscité la controverse : Le slogan publicitaire « Gas, Water, Shoot » se voulait une allusion au jargon des artisans, mais pour ceux qui ne le connaissaient pas, il évoquait des associations avec la guerre du gaz pendant la Première Guerre mondiale ou le meurtre systématique de personnes dans des chambres à gaz pendant la Seconde Guerre mondiale.

Dans les deux cas, le libellé des affiches publicitaires est trompeur. Cela peut être interprété comme un manque de pouvoir de réflexion ou une provocation intentionnelle à des fins publicitaires. Toutefois, nous ne supposons pas que la Bundeswehr ait l’intention d’exclure un groupe de population particulier de ses services. Nous vous encourageons donc à obtenir plusieurs points de vue différents avant de publier votre annonce afin d’éviter de tels malentendus à l’avenir. Cela peut être assuré, par exemple, en dotant votre département marketing d’un personnel plus diversifié.

Le 7 juin, la police a publié pour la première fois une liste de dix endroits à Berlin qu’elle considère comme « particulièrement dangereux », appelés « lieux de la criminalité » (kbO). Nous nous félicitons de cette transparence, imposée par la coalition, sur la situation juridique des personnes dans ces lieux. Dans les « endroits dangereux », les policiers sont autorisés depuis des années à contrôler et à fouiller les pièces d’identité des personnes sans raison et sans soupçon. Les contrôles et les fouilles de la police constituant une atteinte aux droits de la personne, il existe des règles claires qui déterminent dans quels cas les agents de polices ont autorisés à dépasser ces limites. Il faut aumoins prouver qu’un arrêt ou une fouille fera avancer les enquêtes criminelles.

Au cours de nos décennies d’expérience en matière de travail éducatif avec les officiers de police, nous avons appris que les officiers de police sont très bien formés pour reconnaître les comportements suspects et pour justifier leurs soupçons. Mais s’ils ne contrôlent pas les gens parce qu’il sont des raisons concrètes de les soupçonner, la question se pose de savoir quels critères ils utilisent pour contrôler.

Dans la pratique, ils’avère que les policiers ne contrôlent pas toutes les 20 personnes présentes dans les OBC, mais qu’ils ont pour instruction explicite de contrôler certains groupes de population qui apparaissent au-dessus de la moyen ne dans les statistiques de criminalité pour ce lieu. Que se passe-t-il ? Des personnes sont arrêtées à plusieurs reprises simplement en raison de leur apparence physique (par exemple, leur « couleur de peau », leur origine (supposée) ou leur appartenance religieuse). Leurs effets personnels sont fouillés. Ils sont humiliés en tant que criminels potentiels.

Le fait de suspecter des personnes sur la seule base de leur appartenance à un groupe national, « ethnique » ou religieux particulier est une pratique raciste et inhumaine. En conséquence, elle viole la Loi fondamentale! C’est aussi un gaspillage des ressources policières et de l’argent des contribuables, qui devraient plutôt se concentrer sur des soupçons concrets, afin que notre sécurité soit réellement renforcée !